Comment se fait-il que les clochers triangulaires soient si peu connus ?

Cela tient certainement au fait qu’ils offrent toujours leur meilleur côté au regard, dissimulant le mur diagonal. Ainsi on ne voit pas leur triangularité. Nous nous attacherons dans ce blog à mieux faire connaître cette curiosité en trompe-l'œil et à mettre au grand jour ses trois faces singulières.
L’inventaire des clochers triangulaires a fait l'objet d'une publication dans les Mémoires ("LI") que vous pouvez vous procurer auprès de l’I.P.A.A.M (Institut de Préhistoire et d'Archéologie Alpes Méditerranée).
Il n’est d’ailleurs pas terminé car de nombreux clochers ont été recensés depuis. Pour réaliser cet inventaire, nous avons utilisé les frontières du XVIIe et XVIIIe siècle concernant le Comté de Nice, la Provence, le Duché de Savoie, la Ligurie et la Corse.
Pour chaque clocher triangulaire, nous ajoutons ci-contre une fiche que vous pourrez découvrir au fur et à mesure de nos recherches.

Georges Salacroup et ses enfants Serge et Sophie
I campanili triangolari : una curiosità del trompe-l'oeil del barocco a Nizza

Come è possibile che le torri triangolari siano così poco conosciute?
Ciò è certamente dovuto al fatto che offrono sempre il loro lato migliore, nascondendo la loro diagonale.Quindi non vediamo la loro triangolarità.
Ci concentreremo in questo blog per sensibilizzare l'opinione pubblica a questa curiosità del trompe-l'oeil e portare alla luce i suoi tre lati particolari.
L'inventario delle guglie triangolari è stato pubblicato nelle Memorie ("LI") che è possibile acquistare dal IPAAM (Istituto di Preistoria e Archeologia Alpi Mediterranee). Quest'ultimo non é ancora stato terminato in quanto molti campanili sono stati recensiti in un secondo tempo. Per realizzare questo inventario, abbiamo utilizzato i confini del XVII e XVIII secolo che riguardano la Contea di Nizza, la Provenza, il ducato di Savoia, Liguria e Corsica.
Per ogni torre triangolare, aggiungeremo una scheda che potrete scoprire di volta in volta durante le nostre ricerche.

Georges Salacroup ei suoi figli Serge e Sophie

Nice (France - 06) n°2

Chapelle Saint Philippe Néri

Lieu : Nice (France - 06)
Datation du clocher : après 1784
Typologie du clocher : rectangle isocèle édifié sur le chevet
Accès : la chapelle se situe sur l’avenue Estienne d’Orves, à la hauteur du lycée portant le même nom.
Description : la chapelle est un bâtiment de moyenne importance qui regroupe, au centre, la chapelle initiale bâtie en 1624, correspondant à la nef principale, les deux collatéraux avec le presbytère bâti au-dessus et à côté du collatéral gauche, et la sacristie située derrière le chœur.
La façade baroque correspond à la nef principale. Au-dessus de la porte d’entrée très simple de la chapelle initiale, un cartouche très ouvragé porte les mentions suivantes :
D.O.M
DIVO PHILIPPO NERIO
SACRUM
1612
Domino Optimo Maximo (Au Seigneur, le meilleur, le plus grand)
Le reste de l’inscription fait état de la consécration de la chapelle en 1612 au bienheureux Philippe Néri. Cette date diffère considérablement de la date de construction de la chapelle : 1624. La date de 1612 apposée sur la façade est peut-être une reprise erronée effectuée lors d’une réfection. La sanctification de saint Philippe Néri date de 1622 ; la date de 1624 semble plus logique pour la construction de la chapelle.
En haut de la façade, s’ouvre un œil-de-bœuf qui éclaire la nef principale. Il est surmonté d’une petite archivolte demi-circulaire ; en dessous, des feuillages sculptés forment un demi-cercle.
La façade se termine par une archivolte en anse de panier décorée par un entablement mouluré dont le centre, en forme de clef de voûte, vient s’appuyer sur l’encadrement de l’œil-de-bœuf. Le fronton est surmonté par une croix. À cette façade de style Baroque, est accolée celle du collatéral de droite où s’ouvre une fenêtre. À gauche, la façade du presbytère présente l’aspect d’une maison d’habitation. Au rez-de-chaussée, on aperçoit une porte et deux fenêtres, au premier étage, trois fenêtres.
La chapelle, de style Baroque, se compose d’une nef et de deux collatéraux ; elle n’est pas orientée, l’autel se trouvant au nord. La porte située en façade s’ouvre sur la nef principale, plus haute que les autres ; elle se décompose en trois travées. La première est dominée, en entrant, par une tribune en bois, sur la gauche, se trouve la statue de saint Philippe Néri qui semble dater du XVIIe s. La deuxième accueille les fidèles ; sur un pilier, à gauche, on aperçoit un grand crucifix qui paraît contemporain de la statue de saint Philippe. La troisième correspond au chœur.
Au-dessus de l’autel, un grand tableau représente saint Charles Borromée, archevêque de Milan et cardinal. À droite de l’autel, une statue de la Vierge, à gauche, celle de saint Joseph. En haut à gauche, un tableau représentant saint Dominique, à droite, un tableau non identifié.
Chaque travée donne accès aux deux autres collatéraux par de grandes ouvertures cintrées percées dans les murs très larges (70 cm) de la nef centrale ; ceci laisse penser qu’il s’agit bien de la chapelle initiale.
Le collatéral de droite possède trois travées. Dans la première, au sud, se trouve l’escalier en bois donnant accès à la tribune, et une statue de saint Antoine de Padoue. Dans la deuxième se trouve l’orgue. La troisième donne accès à la sacristie. Le collatéral de gauche accueille les fidèles et donne accès au presbytère. Dans le coin nord-est se trouvent les cordes des trois cloches. Curieusement, le presbytère est bâti en partie sur le collatéral de gauche et déborde l’ensemble du bâtiment sur la gauche.
La décoration intérieure est baroque. Un grand entablement avec architrave fait le tour de la nef, en reposant sur deux grands piliers à l’entrée de la chapelle et devant le chœur. Les ouvertures sont cintrées et de la même hauteur, sauf celle située au milieu à droite qui est plus haute.
La visite de la chapelle des Pénitents Blancs de Falicon datée de 1619 suggère l’hypothèse suivante : la nef de la chapelle actuelle correspond à celle bâtie en 1624, avec une voûte à pénétration où plusieurs fenêtres éclairaient l’intérieur. Il a donc été plus facile, ultérieurement, d’ouvrir les murs latéraux sous les fenêtres pour agrandir la chapelle et permettre d’accéder aux deux autres collatéraux. On remarque des pierres saillantes en haut du piédroit de l’ouverture centrale de droite ainsi que sur les autres piédroits. Une pierre particulièrement importante subsiste sur le piédroit situé à droite de l’autel. Cela démontre bien l’ouverture des murs latéraux de la première chapelle, car, si les piédroits avaient été bâtis d’origine, il ne subsisterait aucune pierre saillante.
Le mur du collatéral de droite ne mesure que 55 cm et celui du presbytère 50 cm. La chapelle actuelle est très sombre car les fenêtres qui l’éclairent sont peu nombreuses du fait de l’agrandissement.


Le clocher se situe sur le coin nord-est du collatéral de gauche. Il n’est pas en façade, mais sur le chevet de la chapelle. Sa base est un triangle rectangle isocèle ; le corps du clocher a la forme d’un prisme droit et le toit d’un trièdre. Il repose donc sur le mur gauche de la nef centrale et sur le mur nord de l’édifice comprenant le collatéral de gauche et la partie du presbytère le surmontant. Le mur diagonal du clocher repose sur un arc de décharge qui prend appui, d’un côté, sur le mur nord de l’édifice, de l’autre sur le mur gauche de la nef centrale ; on le constate grâce à une trappe qui s’ouvre dans la cuisine du presbytère, sous le clocher ; les cordes des cloches traversent cette cuisine. Les deux extrémités du mur diagonal ont été largement chanfreinées.
Situé à l’arrière de la chapelle, le clocher s’élève sur deux étages. Le premier n’a pas d’ouverture ; il permet au clocher de prendre de l’altitude et d’être ainsi vu en façade ; il se termine par une corniche supportant une moulure en plate-bande sur laquelle repose le deuxième étage du clocher. On peut apercevoir trois ouvertures cintrées munies d’une cloche chacune et décorées de plusieurs moulures. Chaque face est encadrée par des pilastres surmontés d’un entablement sur lequel repose le toit couvert de tuiles en écailles vernissées. Il est surmonté par un cœur évoquant le Sacré-Cœur. Il a été bâti suivant la technique du comté de Nice.
Le clocher actuel, très ouvragé, correspond plutôt au XVIIIe s.
Cette chapelle n’était pas rattachée à une confrérie de Pénitents ; elle appartenait au séminaire de Nice ; devenue chapelle de quartier, elle était administrée au XVIIIe s. par des prieurs laïques.
En toute logique, on peut penser que l’agrandissement de la chapelle et la construction du clocher ont été réalisés entre 1784 et le 29 septembre 1792, date de l’entrée à Nice des troupes françaises.
La chapelle est devenue église paroissiale en 1814, le traité de Paris ayant restitué le comté de Nice au roi de Sardaigne ; toutefois, le premier registre de baptême date du 12 août 1796.