Le clocher est un des monuments les plus répandus dans la campagne et dans les villes. Il a toujours eu son utilité : appeler les paroissiens pour l’office, prévenir le village de certains événements, et, surtout, sonner le tocsin en cas de danger. Ceci concerne surtout le clocher de l’église paroissiale.
C’était donc un moyen de communication. Cette utilisation s’est étendue aux chapelles des monastères, pour les heures de prière, et à celles des congrégations de Pénitents, pour les réunions de la confrérie. Les petites chapelles, disséminées dans la campagne, en sont le plus souvent démunies.
Le plus ancien, c’est le clocher tour qui, au début du Moyen Âge, regroupait le spirituel et le temporel, servant à la fois de clocher et de tour de défense. Par la suite, les seigneurs féodaux ayant construit des châteaux forts, les clochers conservèrent le seul rôle spirituel que nous leur connaissons et dont le tableau de J.-F. Millet, L’Angélus, est une belle illustration.
Pour
construire le clocher d’un édifice religieux, il faut procéder
comme pour une tour, en s’appuyant sur des fondations d’autant
plus importantes qu’il sera élevé. Le clocher peut être bâti à
l’intérieur ou à l’extérieur du bâtiment. Dans ce second cas,
il peut en être distant (campanile), ou accolé. Dans tous les cas,
la construction est un travail très important et surtout onéreux.
La plupart des clochers des cathédrales gothiques ne possèdent pas
de flèches au-dessus d’eux, faute de moyens.
Pour
réaliser un support de cloche(s) à moindre frais, il suffit de
prolonger en hauteur le mur de façade sur une faible longueur et d’y
prévoir des alvéoles pour installer une ou plusieurs cloches, c’est
un clocher mur ou clocher à peigne lorsqu’il y a plusieurs
cloches.
On peut
également prolonger en hauteur un angle de la façade d’une
chapelle. Il suffit alors de relier entre eux les extrémités des
murs ainsi bâtis par un troisième mur ; on obtient alors la
moitié d’un clocher quadrangulaire ; ce troisième mur
occupant la position de la diagonale
du carré, nous l’appellerons donc « mur diagonal ».
Ce mur, en porte à faux, est
soutenu par un arc de décharge et une petite voûte construits dans
l’angle de la chapelle ; cet ensemble est appelé « trompe »
en architecture. Il peut également être soutenu par un linteau ou
par un important arc de décharge.
Géométriquement,
on peut décomposer le clocher triangulaire en trois éléments :
la base, le corps et le toit.
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Triangle équilatéral et Triangle isocèle rectangle |
La base du clocher est, soit un triangle équilatéral, soit un triangle rectangle isocèle.
Le corps
du clocher est représenté par un prisme à base triangulaire.
Le toit
du clocher est représenté par un tétraèdre,
un cône ou une terrasse sur laquelle peut être édifié un
lanternon.
Pour
différencier les clochers nous emploierons le terme :
Equilatéral,
pour les clochers construits sur la base d’un triangle équilatéral,
Isocèle ou technique du Comté de Nice (cf. Bendejun),
pour ceux construits sur la base d’un triangle isocèle.
Cette dernière technique présente plusieurs avantages :
- La possibilité d’être utilisée sur un bâtiment religieux préexistant.
- L’installation sur un angle du bâtiment permet l’économie de deux murs importants.
- L’édification du clocher se faisant au dessus de la voûte diminue l’importance des travaux sur le toit.
Tout cela contribue à une diminution considérable des frais de construction.
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