Lieu : Corte (France - 20)
Datation du clocher : autour de 1760
Typologie du clocher : isocèle non rectangle extérieur à la chapelle
Accès : le clocher se trouve dans la Faculté des Sciences et Techniques du Campus Grossetti
Description : le clocher est l’unique élément subsistant du couvent franciscain des Frères Mineurs de l’Observance, avec un pan de mur et un angle de la chapelle. On aperçoit, derrière le clocher, un élément de voûte de la chapelle avec un décor de frise.
Datation du clocher : autour de 1760
Typologie du clocher : isocèle non rectangle extérieur à la chapelle
Accès : le clocher se trouve dans la Faculté des Sciences et Techniques du Campus Grossetti
Description : le clocher est l’unique élément subsistant du couvent franciscain des Frères Mineurs de l’Observance, avec un pan de mur et un angle de la chapelle. On aperçoit, derrière le clocher, un élément de voûte de la chapelle avec un décor de frise.
Ce
clocher de trois étages est donc extérieur à la chapelle et repose
sur un triangle isocèle non rectangle. Il possède évidemment trois
côtés dont le plus étroit, la base du triangle isocèle, fait
partie du reste du mur de la chapelle. Les deux autres, de longueurs
égales, se rejoignent sur le sommet du triangle isocèle qui est
arrondi. Le mur diagonal a disparu. Ce clocher étant relativement
haut, peut-être le plus haut de la série, les bâtisseurs ont opté
pour une solution de légèreté en ouvrant de grandes baies sur les
trois côtés.
Ceci nous renvoie à deux clochers situés
dans la république de Gênes, Latte pour les grandes ouvertures, et
Camporosso pour le renforcement des angles.
Le
premier étage repose sur le sol et s’intègre au mur de la
chapelle. Il possède deux baies très hautes, effilées en
forme de meurtrières, et se termine par un entablement sur lequel
repose le deuxième étage. Ce premier étage peut se comparer au
socle du clocher de Latte.
Le
deuxième étage possède, sur chacune de ses trois faces, une baie
cintrée très haute, ce qui allège considérablement l’ensemble
et donne l’impression de trois piliers plutôt que de trois murs.
La comparaison avec le clocher de Latte peut se faire en tenant
compte des ouvertures verticales qui avaient été pressenties sous
les fenêtres. Dans la partie inférieure de chaque baie, on peut
apercevoir un arc de soutènement dont l’utilité n’est pas
évidente, sauf pour soutenir la charpente des cloches. En dessous,
se trouvent deux séries de moulures décoratives horizontales et, de
chaque côté des baies, se trouvent des pilastres. Cet étage se
termine par un ensemble de moulures et un entablement avec frise et
corniche ornée de style composite sur lequel repose le troisième
étage.
Le
troisième étage possède, sur chacune de ses trois faces, une baie
cintrée bien moins haute que celle du deuxième étage. Elles sont
encadrées par des pilastres et se terminent par une petite corniche
où repose une lanterne aveugle, couverte par une coupole. Le
troisième étage correspond bien au lanternon de Latte.
Ce
campanile paraît être l’apogée du style Baroque pour les
clochers triangulaires ; c’est un véritable chef-d’œuvre
qui mérite, à lui seul, d’être classé monument historique. Cela n’est pas étonnant en Corse où l’on trouve de très
beaux exemples du style Baroque (La Porta, Corbara).
En
continuant notre comparaison avec le clocher de Latte, on peut
comprendre l’utilisation de l’angle isocèle non rectangle, car
en conservant l’angle droit, le clocher ainsi bâti eût été
lourd et sans grâce. En refermant l’angle droit au-delà de 60°,
il acquiert une élégance que l’on retrouve sur les clochers dont
la base est un triangle équilatéral ; cela nous ramène à
Camporosso. En conclusion, ce clocher atteint la forme la plus
simple, celle du trépied, ce qui n’est pas étonnant chez les
Franciscains qui avaient fait vœu de pauvreté.
La
datation est aléatoire compte tenu du peu de renseignements
obtenus ; c’est d’ailleurs le cas de la plupart des
clochers. En partant des dates de construction des clochers de Latte
et de Camporosso, pour lesquels la date de 1700 est confirmée, il
est logique de penser que le campanile de Corte a été bâti
ultérieurement. Le créneau compris entre 1755 et 1769 paraît
vraisemblable car la Corse était sous l’influence génoise comme
Latte et Camporosso ; nous sommes alors dans la période Baroque
classicisme. La date de 1760 sera retenue.