Lieu : Camporosso (Italie - Province d'Imperia)
Datation du clocher : 1750
Typologie du clocher : équilatéral édifié sur le chevet
Accès : le bourg de Camporosso se trouve sur la route de Dolceacqua que l’on prend en tournant à gauche à la sortie de Vintimille. L’oratoire se situe à gauche de la route traversant le bourg.
Description : l'oratoire est un bâtiment de moyenne importance qui n’est pas orienté, l’autel se trouvant au nord. Il se compose, au sud, d’une belle façade s’appuyant sur une construction rectangulaire qui se termine par un chœur dont les cinq côtés sont inclus dans un octogone. Le clocher vient s’intégrer entre le chœur et un petit bâtiment d’un seul niveau, la sacristie, prolongeant la façade orientale.
Datation du clocher : 1750
Typologie du clocher : équilatéral édifié sur le chevet
Accès : le bourg de Camporosso se trouve sur la route de Dolceacqua que l’on prend en tournant à gauche à la sortie de Vintimille. L’oratoire se situe à gauche de la route traversant le bourg.
Description : l'oratoire est un bâtiment de moyenne importance qui n’est pas orienté, l’autel se trouvant au nord. Il se compose, au sud, d’une belle façade s’appuyant sur une construction rectangulaire qui se termine par un chœur dont les cinq côtés sont inclus dans un octogone. Le clocher vient s’intégrer entre le chœur et un petit bâtiment d’un seul niveau, la sacristie, prolongeant la façade orientale.
La
façade vient d’être restaurée et des travaux de
réhabilitation sont actuellement en cours à l’intérieur. Elle
est de style Baroque ; on peut apercevoir quatre pilastres avec
chapiteaux d’ordre composite, deux, de part et d’autre de la
porte, deux autres, sur les angles du bâtiment, soutenant une
architrave dominée par une frise et couronnée par une corniche
également d’ordre composite. Au-dessus de la porte, on aperçoit
une fresque très délavée (peut-être l’Annonciation), surmontée
par une ouverture cintrée dans sa partie supérieure. Sur les côtés,
à droite, on aperçoit, à la même hauteur, une autre fresque,
probablement une représentation
de saint Charles Borromée, à gauche, une figure illisible. Les
frises ont été décorées. Au-dessus de
l’ouverture centrale, on peut voir une petite corniche en retrait
par rapport aux deux autres.
Un
fronton s’élève au-dessus du toit ; dans sa partie centrale,
on peut voir deux pilastres qui, s’alignant sur ceux de la porte
d’entrée, supportent un triangle d’allure classique au centre
duquel on aperçoit une décoration. Au milieu s’élève un pinacle
surmonté d’une croix ; de part et d’autre du triangle, on
aperçoit deux autres pinacles surmontés d’une boule ;
l’ensemble est étayé de chaque côté par deux consoles inversées
se terminant contre deux pinacles.
Le mur
oriental, en bordure de la route, possède trois ouvertures
cintrées et s’arrête sur une chaîne d’angle qui la délimite
avec le chœur.
Le chœur
possède deux ouvertures, l’une au-dessus de l’autre. Il est
intéressant de remarquer que le toit du chœur domine celui de la
nef et que le mur du chœur est en retrait par rapport au mur de
façade. L’ensemble du chœur a une forme octogonale ; sa
première face s’aligne, après un léger décalage, sur la façade
est ; la deuxième face fait un angle d’environ 45° avec la
précédente. Le chœur possède ainsi un équilibre architectural
permettant l’édification d’une voûte en forme de coupole sur
pendentifs, dans le cas présent, les cinq huitièmes d’un octogone.
Le
clocher est bâti dans l’angle formé par le prolongement
du mur du chœur en façade et le mur intérieur du chœur. Le mur de
la sacristie se trouve dans le prolongement de la façade orientale
de l’édifice ; l’autre mur suit le chœur, les deux autres
ferment ce quadrilatère.
L’intérieur
de l’oratoire, que nous avons pu visiter grâce à l’obligeance
du padre Don Ferruccio
Bortolotto, curé de Camporosso, se compose d’une nef et d’un
chœur. L’entrée est dominée par trois voûtes d’arêtes
encadrées par six colonnes au-dessus desquelles se trouve la
tribune. La grande baie cintrée, située en façade, éclaire la nef
qui est dominée par une voûte à pénétration où s’ouvrent
trois fenêtres de chaque côté. Cette voûte repose sur un
entablement soutenu par six pilastres ; elle est partagée par
trois arcs doubleaux décorés reposant sur les pilastres. Le premier
sépare la partie de la nef ouverte au public de l’autre partie
fermée par une haute barrière en bois et réservée à la confrérie
qui siégeait dans des stalles de bois installées jusqu’au chœur.
Le deuxième se situe au milieu des stalles. La nef est décorée par
quatre tableaux et deux statues.
Le chœur
est un bel exemple de style Baroque particulièrement réaliste. Il
est délimité par le troisième arc doubleau reposant sur deux
pilastres bien en relief par rapport à la nef, le tout richement
décoré. Au sommet de l’arc doubleau une inscription :
ECCE ANCILLA
DOMINI
(Voici la
servante du Seigneur)
Toutefois,
la hauteur du chœur est bien inférieure à celle de la nef. Deux
marches et une balustrade en marbre délimitent le chœur. Celui-ci
s’aligne, de chaque côté, sur le mur de la nef sur deux mètres
environ. Il fait ensuite un angle de 45° avec le mur de la
sacristie, prolongement du mur de façade. Il en est de même dans
l’autre moitié du chœur avec le mur de façade ouest. Un
cinquième mur ferme l’ensemble du chœur, face au public. Ces cinq
murs sont surmontés par des pendentifs qui supportent les cinq
huitièmes d’une coupole. Cet ensemble est richement décoré ;
on peut reconnaître les quatre évangélistes entre les pendentifs
qui reposent sur un entablement.
Derrière
l’autel de facture baroque, on aperçoit, dans une grande niche,
sur un piédestal de marbre, une statue de la Vierge écoutant l’ange
Gabriel pendant l’Annonciation. L’encadrement de la niche est
décoré par deux pilastres supportant un entablement où deux anges
encadrent une niche en forme de coquille Saint-Jacques installée
dans le pendentif central au-dessus de laquelle brille un soleil. De
part et d’autre de la Vierge, suivant les angles du chœur, on peut
voir six statues disposées de la manière suivante :
-
saint Charles Borromée à gauche de la Vierge, saint Ambroise à
droite,
- quatre
figures bibliques, à l’extrême gauche, Moïse, et à l’extrême
droite Noé, entre les deux, à gauche, Judith, à droite, Jael.
Ces
figures, très réalistes, interpellent les confrères avec des
gestes précis, dans des conversations sacrées. Il s’agit d’œuvres
attribuées à des artistes « stuccatori ticinesi » vers
1750. Arrêtons-nous un instant sur ces six représentations.
Saint
Charles Borromée :
archevêque de Milan, cardinal (Arona 1538 - Milan 1584) ;
l’oratoire lui est dédié après l’avoir été à la Santa
Madonna de l’Annonciation. Il contribua
puissamment à la réforme catholique en restaurant la discipline
ecclésiastique par des visites pastorales régulières, la tenue de
synodes, l’organisation de séminaires, et l’enseignement du
catéchisme.
Saint
Ambroise : père et docteur de l’église
latine (Trèves 340, Milan 397). Évêque de Milan, il lutta contre
les cultes païens et l’arianisme, baptisa saint Augustin,
christianisa les institutions impériales et contraignit l’empereur
Théodose à faire pénitence. Il réforma le chant sacré et créa
le rite ambrosien.
Noé
(en hébreu : Noah) : héros du déluge biblique, il
construisit l’arche qui porte son nom. Il est représenté portant,
avec élégance, l’arche sur sa main droite.
Moïse
(en hébreu : Moche) : la Bible le présente comme le chef
charismatique qui a donné aux Hébreux leur patrie, leur religion et
leurs lois. Il est représenté avec les tables de la Loi.
Judith :
héroïne du livre biblique de Judith. Elle trancha la tête
d’Holopherne, général assyrien de Nabuchodonosor, pendant son
sommeil aviné alors qu’il assiégeait la ville de Béthulie. Elle
est représentée brandissant la tête coupée d’Holopherne.
Jael
(en hébreu : Ya El) : héroïne du livre biblique des
Juges, chapitre IV, Deborah. Elle tua Sisara, général cananéen
ennemi d’Israël, en lui enfonçant, pendant son sommeil, un pieu
de tente dans la tempe avec un marteau. Elle est représentée un
marteau à la main et, à ses pieds, la tête de Sisara endormi.
La porte
située à droite de l’autel permet d’accéder à la sacristie
qui possède une voûte d’arêtes. Elle s’ouvre sous le clocher
qui se situe, nous l’avons vu, au-dessus de l’angle formé par le
mur extérieur du chœur et le mur de façade de la sacristie. On
aperçoit, dans l’angle, le trou par où descendait la corde de la
cloche.
Le
clocher est donc bâti sur cet angle, la face occidentale sur le
prolongement du mur de façade dans la sacristie, la face orientale
sur le mur séparant le chœur de la sacristie ; la face
septentrionale repose sur une trompe, c’est le mur diagonal. Le
clocher repose donc sur un triangle qui, dans ce cas précis, n’est
pas équilatéral. En effet, les trois côtés ne sont pas égaux, le
côté le moins long étant celui du mur diagonal ; l’angle
est proche de 45°.
En
revanche, lorsqu’on observe le clocher extérieurement, en
regardant la face orientale, on s’aperçoit que l’angle
occidental du clocher se situe exactement au milieu de cette face ;
cela démontre qu’il est bâti harmonieusement, sous la forme d’un
prisme régulier, donc sur la base d’un triangle équilatéral à
60°. La moindre diminution de l’angle à 55° ou 50° est
visuellement perceptible : nous l’avons constaté à l’aide
de reproductions de clocher selon ces divers angles. En conséquence,
les bâtisseurs ont dû tricher, en utilisant l’épaisseur des murs
très larges à la base et dans la partie médiane du clocher avec
ses renforcements, pour recréer un triangle équilatéral préservant
ainsi l’esthétique du clocher.
On voit
donc, à l’instar de Châteauneuf-Villevieille, autre clocher dont
la base est un triangle équilatéral, que le mur diagonal repose sur
une trompe située dans la sacristie. Cela se justifie par le fait
que, depuis le 1er juillet 1524, la seigneurie de Dolceacqua était
rattachée au comté de Nice. Les bâtisseurs du clocher de
Camporosso ont eu le loisir de visiter celui de
Châteauneuf-Villevieille qui ne s’est effondré que pendant le
tremblement de terre de 1887. Toutefois à l’inverse de
Châteauneuf, ils furent gênés par l’implantation du chœur et
durent, à la base, refermer l’angle à 45° ; cela leur a
peut-être donné l’idée de refermer cet angle dans le clocher de
Corte.
Le
clocher se présente donc sous la forme d’un prisme régulier dans sa partie supérieure ; il possède trois ouvertures
cintrées avec une cloche au sud. Le haut du clocher est dominé par
un entablement supportant un toit d’allure triédrique mais peu
élevé. Les trois angles du toit sont recoupés ; à son
sommet, on aperçoit un bulbe en pierre en forme de pigne de pin ;
la partie supérieure rappelle le dernier étage du clocher de Corte.
Ses trois angles sont arrondis et bordés de pilastres. Ils sont
renforcés depuis le bas jusqu’au-dessus du toit du chœur pour
permettre une meilleure assise du clocher et son rééquilibrage en
triangle équilatéral. Son allure générale le classerait plutôt
dans l’ordre toscan. Sa construction peut être attribuée à des
compagnons piémontais ou génois.
Historique : cet
oratoire des Pénitents Blancs, d’abord dédié à la Santa Madonna
de l’Annonciation, le fut ensuite à saint Charles Borromée.
D’après
des renseignements recueillis sur place cet oratoire daterait de
1700, ce qui le rapprocherait de Latte. Il est toutefois probable que
le clocher ait été construit plus tardivement car, en observant la
façade latérale, on s’aperçoit que ce mur s’arrête sur une
chaîne d’angle au niveau du clocher. On peut donc penser, en se
rappelant l’ordre Toscan, que le choeur, le clocher et la sacristie
ont été bâtis ultérieurement, entre 1700 et 1750. La façade et
l’intérieur de l’oratoire sont datés de 1862, 1866 et 1867.