Comment se fait-il que les clochers triangulaires soient si peu connus ?

Cela tient certainement au fait qu’ils offrent toujours leur meilleur côté au regard, dissimulant le mur diagonal. Ainsi on ne voit pas leur triangularité. Nous nous attacherons dans ce blog à mieux faire connaître cette curiosité en trompe-l'œil et à mettre au grand jour ses trois faces singulières.
L’inventaire des clochers triangulaires a fait l'objet d'une publication dans les Mémoires ("LI") que vous pouvez vous procurer auprès de l’I.P.A.A.M (Institut de Préhistoire et d'Archéologie Alpes Méditerranée).
Il n’est d’ailleurs pas terminé car de nombreux clochers ont été recensés depuis. Pour réaliser cet inventaire, nous avons utilisé les frontières du XVIIe et XVIIIe siècle concernant le Comté de Nice, la Provence, le Duché de Savoie, la Ligurie et la Corse.
Pour chaque clocher triangulaire, nous ajoutons ci-contre une fiche que vous pourrez découvrir au fur et à mesure de nos recherches.

Georges Salacroup et ses enfants Serge et Sophie
I campanili triangolari : una curiosità del trompe-l'oeil del barocco a Nizza

Come è possibile che le torri triangolari siano così poco conosciute?
Ciò è certamente dovuto al fatto che offrono sempre il loro lato migliore, nascondendo la loro diagonale.Quindi non vediamo la loro triangolarità.
Ci concentreremo in questo blog per sensibilizzare l'opinione pubblica a questa curiosità del trompe-l'oeil e portare alla luce i suoi tre lati particolari.
L'inventario delle guglie triangolari è stato pubblicato nelle Memorie ("LI") che è possibile acquistare dal IPAAM (Istituto di Preistoria e Archeologia Alpi Mediterranee). Quest'ultimo non é ancora stato terminato in quanto molti campanili sono stati recensiti in un secondo tempo. Per realizzare questo inventario, abbiamo utilizzato i confini del XVII e XVIII secolo che riguardano la Contea di Nizza, la Provenza, il ducato di Savoia, Liguria e Corsica.
Per ogni torre triangolare, aggiungeremo una scheda che potrete scoprire di volta in volta durante le nostre ricerche.

Georges Salacroup ei suoi figli Serge e Sophie

Seyne les Alpes (France - 04)

Eglise des Dominicains


Lieu : Seyne les Alpes (France - 04)
Datation du clocher : 1445
Typologie du clocher : rectangle isocèle édifié sur le chevet
Accès : en arrivant à Seyne, on aperçoit le clocher qui se détache à gauche de l’extrémité du bourg et qui domine les maisons. Comme il s’agit du côté rectangulaire, on ne se rend pas compte de sa forme triangulaire. Il faut traverser le centre et, dans le dernier virage avant de sortir du bourg, on trouve l’église des Dominicains, à gauche. Un peu plus loin, à droite, se trouve l’église paroissiale.
Description : l’église des Dominicains, appelée maintenant église « d’hiver » de Seyne, a été occupée ultérieurement par les Pénitents Blancs. C’est un bâtiment de moyenne importance qui se présente en trois parties. Il n’est pas orienté car il s’aligne sur un axe nord-est / sud-ouest. La première partie, la plus importante, concerne la nef de l’église dont la porte d’entrée s’ouvre au nord-est. La deuxième, plus élevée, correspond au chœur. La troisième, qui nous intéresse plus particulièrement, correspond à une sacristie située à l’extrémité sud-ouest du bâtiment et sur laquelle le clocher a été construit. Elle se situe contre le chœur et, compte tenu de la déclivité du terrain, domine la rue Basse ; cela donne au clocher une hauteur impressionnante.


 L’ensemble se rattache, par la droite, à une suite de bâtiments disposés en équerre qui sont les vestiges du couvent des Dominicains. Contre le clocher, il existe une ruelle voûtée permettant d’accéder, depuis la rue Basse, à la place du Couvent. On y aperçoit le passage permettant aux pères d’aller directement, sans sortir, du premier étage de leur maison à leur église.


La nef est décorée en Baroque flamboyant, sauf le plafond en voûte d’arêtes. Les murs sont ornés de pilastres surmontés par des chapiteaux d’ordre composite supportant une corniche. Le chœur est du même style.
La sacristie, située dans le prolongement de la nef, permet de comprendre l’édification du clocher. C’est un local de forme rectangulaire mesurant 7,30 m sur 4 m. Son plafond est la succession de deux voûtes d’arêtes. La voûte d’arêtes est formée par le croisement de deux voûtes en berceau qui se pénètrent à angle droit. La sacristie possède deux voûtes d’arêtes qui prennent appui sur deux piliers situés à l’intérieur, l’un au centre de la façade, l’autre en face contre le mur du chœur, et sur les quatre angles intérieurs de la sacristie.
Le clocher se présente sous la forme d’un prisme droit coiffé par un toit de faible hauteur en forme de trièdre. Il occupe la moitié de la façade arrière de l’ensemble : les autres clochers de notre inventaire n’occupent qu’un tiers, voire même un quart, de la façade principale ou arrière. Comme celui-ci part de très bas, cela lui donne une hauteur importante. Il est l’un des plus élevés de notre inventaire.


La façade sud-ouest est bâtie en pierres de taille bien appareillées ; elle possède deux chaînes d’angle dont l’une s’élève jusqu’au sommet du clocher, l’autre s’arrête au niveau du chœur. On y aperçoit, dans le bas, une ouverture condamnée encadrée par deux colonnes. Il s’agit de la porte d’entrée de la première église endommagée pendant les guerres de Religion et qui permettait d’accéder à l’église par un escalier. Au milieu de la façade, une longue fenêtre cintrée éclaire la sacristie et un grenier situé au-dessus.
Le clocher a été bâti sur l’angle gauche de cette façade, les deux faces perpendiculaires reposant sur l’angle gauche de la sacristie. La troisième face, le mur diagonal, repose sur un grand arc de décharge. Ce dernier enjambe la moitié du grenier situé au-dessus de la sacristie. Cet arc doit prendre appui sur le milieu de la façade et sur l’angle formé par le mur sud-est et le mur du chœur. Sa longueur est évaluée à 6,50 m et il semble s’aligner sur une des arêtes de la sacristie. La largeur des murs d’angle de la sacristie est de 1,10 m alors que celle du mur séparant la sacristie du chœur n’est que de 80 cm.
L’appareillage des pierres est absolument régulier depuis le bas jusqu’au haut du clocher. Cela démontre que la construction de cet ensemble s’est effectuée en une seule fois. Une moulure sépare le premier étage du clocher du haut de la sacristie. Il ne possède pas d’ouverture. Une autre moulure sépare le premier étage du deuxième qui, dispose d’une ouverture cintrée et d’une horloge sur chaque face. Une cloche est installée dans l’ouverture du mur diagonal. Une moulure sépare le deuxième étage du toit triédrique. Le toit est couvert de zinc. Étrangement, un petit clocher quadrangulaire y a été installé, évidemment sur l’angle droit du clocher, pour respecter une certaine symétrie. Il possède une petite cloche et il est surmonté d’un toit en zinc et d’une girouette en forme de drapeau.

L’angle du clocher situé en façade est resté aigu et n’a pas été chanfreiné ; toutefois, il est formé par une chaîne d’angle qui renforce sa solidité. L’autre angle aigu, lui, a été largement chanfreiné ; cela vient du fait qu’il s’arrête contre le mur du chœur. Une chaîne d’angle le consolide également.
Selon un article de Mr Du Colombier, les dates de construction de l’ensemble couvent et église sont 1445 pour la création, église, clocher et couvent et 1685 pour la restauration, après les guerres de Religion.
Il semblerait donc que l’édification de l’ensemble, couvent, église et clocher, à partir de 1445, soit le résultat d’une collaboration étroite entre les Pères Dominicains et les habitants de Seyne. La construction d’un clocher quadrangulaire était onéreuse et surtout, prenait de la place dans une cité médiévale, entourée de remparts. La seule option était donc de réduire le clocher pour en diminuer le prix et de l’installer au dessus de la sacristie pour gagner du terrain. Curieusement cette idée n’a pas fait école dans la région, cela tient peut être au fait que Seyne n’est pas sur un axe important de communication. Toutefois les idées peuvent surgir à des époques diverses, l’exemple du clocher Polonais le confirme. En conclusion on peut dire que le clocher de Seyne est le premier, fondateur d’une technique qui n’a pas donné de suite immédiate mais qui a été reprise ou réinventée à l’époque baroque.

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