Eglise des Dominicains
Lieu : Seyne les Alpes (France - 04)
Datation du clocher : 1445
Typologie du clocher : rectangle isocèle édifié sur le chevet
Accès : en arrivant à Seyne, on aperçoit le clocher qui se détache à gauche de l’extrémité du bourg et qui domine les maisons. Comme il s’agit du côté rectangulaire, on ne se rend pas compte de sa forme triangulaire. Il faut traverser le centre et, dans le dernier virage avant de sortir du bourg, on trouve l’église des Dominicains, à gauche. Un peu plus loin, à droite, se trouve l’église paroissiale.
Description : l’église
des Dominicains, appelée maintenant église « d’hiver »
de Seyne, a été occupée ultérieurement par les Pénitents Blancs.
C’est un bâtiment de moyenne importance qui se présente en trois
parties. Il n’est pas orienté car il s’aligne sur un axe
nord-est / sud-ouest. La première partie, la plus importante,
concerne la nef de l’église dont la porte d’entrée s’ouvre au
nord-est. La deuxième, plus élevée, correspond au chœur. La
troisième, qui nous intéresse plus particulièrement, correspond à
une sacristie située à l’extrémité sud-ouest du bâtiment et
sur laquelle le clocher a été construit. Elle se situe contre le
chœur et, compte tenu de la déclivité du terrain, domine la rue
Basse ; cela donne au clocher une hauteur impressionnante.
L’ensemble se rattache, par la droite, à une suite de bâtiments disposés en équerre qui sont les vestiges du couvent des Dominicains. Contre le clocher, il existe une ruelle voûtée permettant d’accéder, depuis la rue Basse, à la place du Couvent. On y aperçoit le passage permettant aux pères d’aller directement, sans sortir, du premier étage de leur maison à leur église.
La nef est décorée en Baroque flamboyant, sauf le plafond en voûte d’arêtes. Les murs sont ornés de pilastres surmontés par des chapiteaux d’ordre composite supportant une corniche. Le chœur est du même style.
L’ensemble se rattache, par la droite, à une suite de bâtiments disposés en équerre qui sont les vestiges du couvent des Dominicains. Contre le clocher, il existe une ruelle voûtée permettant d’accéder, depuis la rue Basse, à la place du Couvent. On y aperçoit le passage permettant aux pères d’aller directement, sans sortir, du premier étage de leur maison à leur église.
La nef est décorée en Baroque flamboyant, sauf le plafond en voûte d’arêtes. Les murs sont ornés de pilastres surmontés par des chapiteaux d’ordre composite supportant une corniche. Le chœur est du même style.
La
sacristie, située dans le prolongement de la nef, permet de
comprendre l’édification du clocher. C’est un local de forme
rectangulaire mesurant 7,30 m sur 4 m. Son plafond est la succession
de deux voûtes d’arêtes. La voûte d’arêtes est formée par le
croisement de deux voûtes en berceau qui se pénètrent à angle
droit. La sacristie possède deux voûtes d’arêtes qui prennent
appui sur deux piliers situés à l’intérieur, l’un au centre de
la façade, l’autre en face contre le mur du chœur, et sur les
quatre angles intérieurs de la sacristie.
Le
clocher se présente sous la forme d’un prisme droit coiffé par un
toit de faible hauteur en forme de trièdre. Il occupe la moitié de
la façade arrière de l’ensemble : les autres clochers de
notre inventaire n’occupent qu’un tiers, voire même un quart, de
la façade principale ou arrière. Comme celui-ci part de très bas,
cela lui donne une hauteur importante. Il est l’un des plus élevés
de notre inventaire.
La
façade sud-ouest est bâtie en pierres de taille bien appareillées ;
elle possède deux chaînes d’angle dont l’une s’élève
jusqu’au sommet du clocher, l’autre s’arrête au niveau du
chœur. On y aperçoit, dans le bas, une ouverture condamnée encadrée par deux colonnes. Il s’agit de la porte d’entrée de la première église endommagée pendant les guerres de Religion et qui permettait d’accéder à l’église par un escalier. Au milieu de la façade, une longue fenêtre cintrée éclaire la sacristie et un grenier situé au-dessus.
Le
clocher a été bâti sur l’angle gauche de cette façade, les deux
faces perpendiculaires reposant sur l’angle gauche de la sacristie.
La troisième face, le mur diagonal, repose sur un grand arc de
décharge. Ce dernier enjambe la moitié du grenier situé au-dessus de la sacristie. Cet
arc doit prendre appui sur le milieu de la façade et sur l’angle
formé par le mur sud-est et le mur du
chœur. Sa longueur est évaluée à 6,50 m et il semble s’aligner
sur une des arêtes de la sacristie. La largeur des murs d’angle de
la sacristie est de 1,10 m alors que celle du mur séparant la
sacristie du chœur n’est que de 80 cm.
L’appareillage des pierres est absolument régulier depuis le bas jusqu’au haut du clocher. Cela démontre que la construction de cet ensemble s’est effectuée en une seule fois. Une moulure sépare le premier étage du clocher du haut de la sacristie. Il ne possède pas d’ouverture. Une autre moulure sépare le premier étage du deuxième qui, dispose d’une ouverture cintrée et d’une horloge sur chaque face. Une cloche est installée dans l’ouverture du mur diagonal. Une moulure sépare le deuxième étage du toit triédrique. Le toit est couvert de zinc. Étrangement, un petit clocher quadrangulaire y a été installé, évidemment sur l’angle droit du clocher, pour respecter une certaine symétrie. Il possède une petite cloche et il est surmonté d’un toit en zinc et d’une girouette en forme de drapeau.
L’angle
du clocher situé en façade est resté aigu et n’a pas été
chanfreiné ; toutefois, il est formé par une chaîne d’angle
qui renforce sa solidité. L’autre angle aigu, lui, a été
largement chanfreiné ; cela vient du fait qu’il
s’arrête contre le mur du chœur. Une chaîne d’angle le
consolide également.
Selon un article de Mr Du Colombier, les dates de construction de l’ensemble couvent et église sont 1445 pour la création, église, clocher et couvent et 1685 pour la restauration, après les guerres de Religion.
Il semblerait donc que l’édification de l’ensemble, couvent, église et clocher, à partir de 1445, soit le résultat d’une collaboration étroite entre les Pères Dominicains et les habitants de Seyne. La construction d’un clocher quadrangulaire était onéreuse et surtout, prenait de la place dans une cité médiévale, entourée de remparts. La seule option était donc de réduire le clocher pour en diminuer le prix et de l’installer au dessus de la sacristie pour gagner du terrain. Curieusement cette idée n’a pas fait école dans la région, cela tient peut être au fait que Seyne n’est pas sur un axe important de communication. Toutefois les idées peuvent surgir à des époques diverses, l’exemple du clocher Polonais le confirme. En conclusion on peut dire que le clocher de Seyne est le premier, fondateur d’une technique qui n’a pas donné de suite immédiate mais qui a été reprise ou réinventée à l’époque baroque.
Il semblerait donc que l’édification de l’ensemble, couvent, église et clocher, à partir de 1445, soit le résultat d’une collaboration étroite entre les Pères Dominicains et les habitants de Seyne. La construction d’un clocher quadrangulaire était onéreuse et surtout, prenait de la place dans une cité médiévale, entourée de remparts. La seule option était donc de réduire le clocher pour en diminuer le prix et de l’installer au dessus de la sacristie pour gagner du terrain. Curieusement cette idée n’a pas fait école dans la région, cela tient peut être au fait que Seyne n’est pas sur un axe important de communication. Toutefois les idées peuvent surgir à des époques diverses, l’exemple du clocher Polonais le confirme. En conclusion on peut dire que le clocher de Seyne est le premier, fondateur d’une technique qui n’a pas donné de suite immédiate mais qui a été reprise ou réinventée à l’époque baroque.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire