Comment se fait-il que les clochers triangulaires soient si peu connus ?

Cela tient certainement au fait qu’ils offrent toujours leur meilleur côté au regard, dissimulant le mur diagonal. Ainsi on ne voit pas leur triangularité. Nous nous attacherons dans ce blog à mieux faire connaître cette curiosité en trompe-l'œil et à mettre au grand jour ses trois faces singulières.
L’inventaire des clochers triangulaires a fait l'objet d'une publication dans les Mémoires ("LI") que vous pouvez vous procurer auprès de l’I.P.A.A.M (Institut de Préhistoire et d'Archéologie Alpes Méditerranée).
Il n’est d’ailleurs pas terminé car de nombreux clochers ont été recensés depuis. Pour réaliser cet inventaire, nous avons utilisé les frontières du XVIIe et XVIIIe siècle concernant le Comté de Nice, la Provence, le Duché de Savoie, la Ligurie et la Corse.
Pour chaque clocher triangulaire, nous ajoutons ci-contre une fiche que vous pourrez découvrir au fur et à mesure de nos recherches.

Georges Salacroup et ses enfants Serge et Sophie
I campanili triangolari : una curiosità del trompe-l'oeil del barocco a Nizza

Come è possibile che le torri triangolari siano così poco conosciute?
Ciò è certamente dovuto al fatto che offrono sempre il loro lato migliore, nascondendo la loro diagonale.Quindi non vediamo la loro triangolarità.
Ci concentreremo in questo blog per sensibilizzare l'opinione pubblica a questa curiosità del trompe-l'oeil e portare alla luce i suoi tre lati particolari.
L'inventario delle guglie triangolari è stato pubblicato nelle Memorie ("LI") che è possibile acquistare dal IPAAM (Istituto di Preistoria e Archeologia Alpi Mediterranee). Quest'ultimo non é ancora stato terminato in quanto molti campanili sono stati recensiti in un secondo tempo. Per realizzare questo inventario, abbiamo utilizzato i confini del XVII e XVIII secolo che riguardano la Contea di Nizza, la Provenza, il ducato di Savoia, Liguria e Corsica.
Per ogni torre triangolare, aggiungeremo una scheda che potrete scoprire di volta in volta durante le nostre ricerche.

Georges Salacroup ei suoi figli Serge e Sophie

Cantaron (France - 06)

Chapelle Saint Joseph
Lieu : Cantaron (France - 06)
Datation du clocher : 1788
Typologie du clocher : équilatéral en façade
Accès : la chapelle se trouve à Cantaron où, accrochée aux pentes qui descendent du mont Macaron, elle domine le village entre l’ancien et le nouveau cimetière.
Description : la chapelle est un bâtiment de moyenne importance qui se divise en trois parties : au centre, la chapelle, à l’ouest, une salle de réunion, à l’est, le presbytère et une construction à usage d’habitation qui a certainement été bâtie ultérieurement à la chapelle. Celle-ci n’est pas orientée, l’autel étant au nord, la façade principale au sud.
On peut, toutefois, essayer de comprendre pourquoi les bâtisseurs ont choisi cette solution, plutôt que l’édification, en façade, d’un clocher sur la base d’un triangle isocèle à angle droit, reposant sur la façade et le mur séparant la chapelle du presbytère, ce qui était parfaitement réalisable. Il faut reconnaître que, sur le plan esthétique, la solution choisie est la plus harmonieuse avec les toits en pente de part et d’autre. En effet, le clocher à angle droit est bien plus à l’aise sur l’angle d’une façade qu’au milieu. En conclusion, on peut penser que la proximité de Châteauneuf-Villevieille a dû inspirer les bâtisseurs qui, toutefois, ont été très inventifs car ils ne disposaient pas, comme à Châteauneuf, d’un angle à 60°.

Dans la chapelle une plaque rappelle le nom des prêtres qui se sont succédé depuis l’année 1789. En façade, l’entrée de la chapelle semble avoir été modifiée ; une première porte surmontée d’un arc de décharge a été remplacée par un linteau soutenu par deux piédroits en belles pierres calcaires décorées où figure la date de 1823. Cet encadrement de porte a été récupéré dans l’église Saint-Pierre-es-Liens de Châteauneuf, où le dernier baptême enregistré date du 28 juillet 1804. Le vieux village de Châteauneuf a été déserté en 1819 et, en 1887, un tremblement de terre a détruit le clocher de Saint-Pierre-es-Liens.

La paroisse a été fondée le 30 juin 1788, le premier recteur s’appelait Giaume Honoré.
Le premier baptême date du 27 juillet 1789 (Anne Marie Elena), la première sépulture du 17 septembre 1789 (Dalbéra Marguerite Marie). La construction du clocher et du presbytère a pu s’effectuer à partir de 1788, mais, compte tenu de la Révolution, on peut penser après le Concordat (15 juillet 1801), sans toutefois dépasser 1823, date de fin des travaux gravée sur le linteau de l’encadrement de la porte récupéré à Châteauneuf.



L’intérieur de la chapelle est de style Baroque, fin XVIIIe s. Il se compose d’une nef bordée par deux chapelles. Il est éclairé par trois fenêtres situées au-dessus de la tribune en bois. Le presbytère est utilisé comme habitation ainsi que le bâtiment qui lui est accolé.
Le clocher se situe entre la chapelle et le presbytère ; sa base est un triangle équilatéral. Le corps du clocher est donc un prisme régulier, mais il n’est pas surmonté par un toit triédrique. Le clocher présente trois faces identiques ; la principale repose sur le mur de façade de la chapelle, au sud ; les deux autres, l’une au nord-est, l’autre au nord-ouest, reposent sur deux arcs de décharge prenant appui, d’un côté, dans le mur de façade, de l’autre, sur un pilier central descendant au sol et inclus dans le mur séparant la chapelle du presbytère.


Nous sommes donc en présence d’une nouvelle technique de construction qui nécessite l’édification d’un pilier de soutènement depuis le sol. Cette opération ne peut pas être effectuée sur une chapelle préexistante, comme celle de Bendejun et la série qui a suivi, mais pour une nouvelle construction ou lors de l’agrandissement d’une chapelle déjà construite. Dans ce cas particulier, le mur diagonal est double ; il s’agit des deux murs soutenus chacun par un arc de décharge.

Chaque face possède une ouverture cintrée avec une cloche et repose sur un entablement dans le plus pur style Baroque. Les côtés sont décorés par des pilastres soutenant, dans leur partie supérieure, un entablement particulièrement ouvragé où l’on peut apercevoir de multiples moulures sous la corniche supportant le toit. Le clocher est surmonté d’une petite tour circulaire étayée, à chaque angle, par un petit contrefort et au-dessus de laquelle on a construit un toit de forme conique couvert de tuiles en écailles, avec une flèche métallique qui semble être un paratonnerre. Ce clocher, particulièrement élégant, est un petit chef-d’œuvre baroque ; il est unique dans son genre.